UNE ATTITUDE DE VIGILANCE

Quand un membre de la Congrégation de la Jeunesse tombait dans un besoin matériel, ce n’est pas une aide au petit bonheur qu’il reçoit. La Congrégation avait une façon systématique et juste de régler ce problème. Dans le cas où le jeune lui-même en faisait la demande, celle-ci allait au conseil de la Congrégation. Autrement, les congréganistes eux-mêmes devaient être conscients des besoins des uns et des autres, et ils devaient prendre les mesures appropriées.

Art. 11. Quand un congréganiste sera dans le cas d’avoir besoin de la Congrégation, il exposera sa situation au Préfet ou à M. le Directeur qui assemblera le Conseil pour l’en informer et y pourvoir sans délai.
Art. 12. Tout congréganiste qui aurait connaissance de la misère d’un de ses confrères devra en avertir le Préfet ou M. le Directeur qui agiront conformément à l’article précédent, avant même d’être prévenu par celui qui est dans le cas d’être secouru.

Tout cela devait être fait avec la plus grande discrétion.

Art. 17. 11 est strictement défendu de faire connaître jamais au dehors de la Congrégation ce qu’elle fait pour le soulagement d’un de ses membres.

Statuts, Chapitre XIV,§ 1 — Envers les confrères pauvres

L’acte est éloquent. – William Shakespeare

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1 réponse à UNE ATTITUDE DE VIGILANCE

  1. Denyse Mostert dit :

    Plusieurs jeunes gens de la Congrégation vivent dans des milieux où subsistent encore bien des séquelles de la Révolution.

    Pour certains, le secours est parfois la seule manière de survivre. Besoins assez criants pour en faire part aux autorités. Difficile de faire une telle demande ! Peut-être un peu moins grâce au climat de confiance qui règne à la Congrégation de la Jeunesse… Dès lors, la situation sera exposée « au Préfet ou à M. le Directeur qui assemblera le Conseil pour l’en informer et y pourvoir sans délai ».

    Qu’en est-il de l’adolescent tellement confus de sa pauvreté qu’il n’ose s’en ouvrir à personne ? C’est ici que la fraternité entre les jeunes prend tout son sens. C’est ici que le cœur va percevoir les mots qui ne sont pas dits. C’est ici que, rapportés aux Missionnaires dans un grand esprit de charité, les besoins recevront une attention dont l’effet ne se fera pas attendre.

    Ces quelques lignes me paraissent constituer à elles seules l’éthique de la charité chrétienne, celle qui se réalise dans la délicatesse, celle où le cœur ouvre le chemin à une action efficace.

    La consigne est claire. « Il est strictement défendu de faire connaître jamais au dehors de la Congrégation ce qu’elle fait pour le soulagement d’un de ses membres. » Prudence oblige! Pour demeurer à même de satisfaire les besoins réels, nous savons qu’il est sage de nous mettre à l’abri de demandes intempestives.

    N’est-il pas meilleur encore de voir dans cette consigne d’Eugène de Mazenod la discrétion recommandée par Jésus : « Quand donc tu fais l’aumône, ne va pas le claironner devant toi… » ? (Mt 6 :2)

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