Le travail des missions ne saurait procéder sans la généreuse aide spirituelle et matérielle de collaborateurs laïcs. Nous voyons cela au cœur de la lettre d’Eugène à l’une de ses plus grandes bienfaitrices:
Madame,
Il faudrait que je commençasse par vous faire des excuses pour avoir répondu si tard à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Veuillez bien en jeter la faute sur ceux qui n’entendent pas au moindre retard dans le service habituel qu’ils exigent de ma chétive personne. Je vous remercie des commissions que vous avez bien voulu faire…
Elle était à Marseille, et les Missionnaires se préparaient pour une mission dans la ville, l’année suivante :
Il y a toute apparence que nous irons chez vous en janvier et février pour la mission projetée depuis si longtemps, c’est alors que nous aurons besoin du secours de vos prières et de toutes les stes âmes qui s’intéressent à la gloire de Dieu et au salut des âmes. Néanmoins, gardez-vous bien d’attendre cette époque pour me recommander au Seigneur.
Veuillez bien agréer l’assurance des respectueux sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, votre très humble serviteur,
Eug[è]ne de Mazenod, ptre m[issionnai]re.
Lettre à Madame Roux-Bonnecorse, 27 July 1819, EO XIII n. 26
Henri Tempier, à ND du Laus, traduit le même esprit d’appréciation pour les bénévoles lorsqu’il écrit à Eugène :
J’ai toujours oublié de vous écrire que nous prions ici comme à Aix pour les bienfaiteurs de l’Oeuvre des missions. Faites un peu valoir cela, la première fois que vous ferez la prière, en faisant observer la sainteté du lieu, la ferveur et le grand nombre de personnes qui prient.
Lettre de Henri Tempier à Eugène de Mazenod, 13 juin 1819,
Écrits Oblats II.2, n. 13
« Le but de la vie humaine est de servir, et de montrer de la compassion et la volonté d’aider les autres. » Albert Schweitzer, théologien et médecin
C’était en 1996, dans l’actuelle Province Notre-Dame-du-Rosaire, aujourd’hui Province Notre-Dame-du-Cap. Un premier groupe de laïcs recevait la formation initiale destinée à leur faire connaître Eugène de Mazenod et son charisme.
Initiative tout à fait nouvelle dont nous tirions une satisfaction certaine. Notre formateur, le P. Jean-Claude Gilbert avait jugé bon de nous faire une mise en garde. Avec son humour habituel, il nous avertissait de ne pas nous enorgueillir outre mesure de notre statut de groupe premier… que dès le début du 19ième siècle déjà, existaient des laïcs très proches de la Congrégation !
Effectivement, le charisme d’Eugène n’a pas attendu la canonisation de 1995 pour donner à des laïcs le goût de le vivre avec les Oblats de Marie Immaculée.
Dans sa lettre du 13 juin 1819 à son ami, Henri Tempier se permet un petit rappel à l’ordre. « J’ai toujours oublié de vous écrire que nous prions ici comme à Aix pour les bienfaiteurs de l’Oeuvre des missions. Faites un peu valoir cela, la première fois que vous ferez la prière, en faisant observer la sainteté du lieu, la ferveur et le grand nombre de personnes qui prient. »
Un peu plus tard, le Fondateur écrit à Madame Roux-Bonnecorse. D’abord il s’excuse de son retard à répondre, pour ensuite lui confirmer les détails de la future mission pour laquelle les Missionnaires de Provence espèrent son concours. « Il y a toute apparence que nous irons chez vous en janvier et février pour la mission projetée depuis si longtemps, c’est alors que nous aurons besoin du secours de vos prières et de toutes les stes âmes qui s’intéressent à la gloire de Dieu et au salut des âmes. »
Voici quelques lignes qui traduisent éloquemment la valeur du service laïc et l’appréciation des missionnaires Voici l’esprit de communion qui unit aujourd’hui encore les membres de la famille mazenodienne.