ET AINSI, RESTONS TOUJOURS UNIS DANS LE MÊME CHARISME

Joseph-Hippolyte Guibert, un jeune homme d’Aix en Provence, avait joint le noviciat, mais, peu de temps après, son père l’avait pressé de quitter. Quelques semaines plus tard, il était retourné et Eugène écrivit à ce propos pour exprimer sa joie à la communauté.

Témoigne à Guibert le plaisir que j’ai éprouvé en apprenant sa rentrée dans la maison. Sa conduite sera mémorable dans notre Société et il peut être assuré qu’elle lui a gagné on peut dire d’avance l’affection qu’on n’obtient d’ordinaire qu’après bien du temps et de longues épreuves.

Lettre à Hippolyte Courtès, 6 mars 1823, EO VI n. 95

 À Guibert lui-même, Eugène écrivait :

 Je n’ai pas attendu aujourd’hui, mon cher ami, pour vous féliciter; j’ai pris trop de part à votre bonheur, et j’y attache trop de prix moi-même, pour n’en avoir pas d’abord remercié le bon Dieu et m’en être réjoui ensuite avec la famille à laquelle vous êtes rendu si inopinément par un effet de la protection de Dieu sur vous et sur nous. 

En exprimant ainsi sa satisfaction, Eugène s’en référait à une « sorte de pressentiment qu’il avait eu à partir du premier jour qu’il l’avait vu ». Il renvoie ainsi à son appréciation de la valeur de ce jeune homme et des responsabilités qu’il allait avoir dans l’Église : à 24 ans, il allait être désigné comme maître des novices; à 27 ans, il devint supérieur de Notre-Dame du Laus; à 34 ans, il devint supérieur du grand séminaire d’Ajaccio, puis évêque de Viviers, Archevêque de Tours, Archevêque de Paris et Cardinal.

Eugène reconnut dans ce jeune homme quelqu’un qui avait profondément compris le charisme des Missionnaires, et qui allait devenir une force montante chez les Oblats :

Tout cela est d’un excellent augure pour le bien que nous aurons à faire ensemble dans le champ de l’Église ravagé par tant de sangliers.
Soyons donc toujours unis dans le même esprit.

 Lettre à Joseph Guibert, 19 mars 1823, EO VI n. 97

 

« Un leader est quelqu’un qui connaît la route, suit la route, et montre la route. »   John C. Maxwell

 

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1 réponse à ET AINSI, RESTONS TOUJOURS UNIS DANS LE MÊME CHARISME

  1. Denyse Mostert dit :

    La vie de Joseph-Hippolyte Guibert vaut vraiment qu’on s’y attarde un peu. On apprend qu’il jouit d’un « caractère espiègle et enjoué ». Ce fils de laboureur est un autodidacte. Il raconte : «J’ai fait moi-même mon éducation. M. Donneau nous enseignait seulement la grammaire, mais il avait une fort belle bibliothèque, que nous parcourions avidement, mon cousin Mitre et moi. Nous nous sommes formés nous-mêmes…» (*)

    Après un passage chez les Sulpiciens, Joseph-Hippolyte commence chez les Missionnaires un noviciat parsemé d’épreuves qu’il va d’ailleurs quitter. Pour y revenir quelques semaines plus tard et être accueilli à bras ouvert par Eugène de Mazenod.

    À ce sujet, le Fondateur écrit au P. Courtès : « Sa conduite sera mémorable dans notre Société et il peut être assuré qu’elle lui a gagné on peut dire d’avance l’affection qu’on n’obtient d’ordinaire qu’après bien du temps et de longues épreuves. »

    Le Fondateur ne se trompe pas. La feuille de route impressionnante du P. Guibert vient corroborer cette intuition. Qu’on en juge : ‘’ À 24 ans, Joseph-Hippolyte Guibert allait être désigné comme maître des novices; à 27 ans, il devint supérieur de Notre-Dame du Laus; à 34 ans, il devint supérieur du grand séminaire d’Ajaccio, puis évêque de Viviers, Archevêque de Tours, Archevêque de Paris et Cardinal.’’

    La joie du retour au bercail n’entamera nullement le réalisme du Supérieur qui tient à mettre en garde le futur P. Guibert : « Tout cela est d’un excellent augure pour le bien que nous aurons à faire ensemble dans le champ de l’Église ravagé par tant de sangliers. »

    Pas question de faire cavalier seul. Toujours revient cette notion de bien à faire ensemble , unis dans le même charisme. On comprend qu’avec un tel accueil, le P. Guibert va devenir un prêtre au dévouement sans faille.

    D’ailleurs, aucune chasse gardée pour le véritable chrétien. N’est-il pas bon de pouvoir dire « Tous pour un », de ceux-là qui acceptent de partager prière, idées, travail, joies et peine pour qu’advienne le Règne de l’Amour ?

    (*)http://www.omiworld.org/dictionary.asp?v=6&vol=1&let=G&ID=235

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