L’OBLATION PAR AMOUR DE L’ÉGLISE

Les deux premières années de la présence d’Eugène à Marseille en tant que Vicaire Général furent assez exigeantes parce qu’il y avait tant à faire pour rétablir le diocèse après l’absence d’un évêque sur les lieux durant plus de 20 ans.

Le style de vie d’Eugène changea radicalement. Son esprit d’oblation en vint à signifier qu’il se donnait totalement au service de l’Église par le biais du diocèse de Marseille et par les Missionnaires Oblats.

L’époque du renouvellement des pouvoirs nous surcharge à un point incroyable; nous travaillons ordinairement jusqu’à minuit avec le p. Tempier; il nous est arrivé de continuer séparément jusqu’à deux heures du matin. Le budget du Préfet, les affaires de l’évêché et du séminaire, les conseils de ville qu’il faut suivre, etc., tous ces objets à la fois nous écrasent.

Lettre à Marius Suzanne, 16 décembre 1823, EO VI n. 122

Ici il en appelle à quelques-unes des préoccupations urgentes qu’exigeait la conduite du diocèse : la désignation du clergé pour les paroisses, tout en persuadant les autorités civiles de leur attribuer des fonds pour les dépenses diocésaines du maintien des paroisses. La Révolution s’était emparée de la maison de l’évêque et du séminaire. La maison devait être de nouveau rendue habitable, et l’on devait trouver des espaces pour le séminaire, tout autant que des professeurs pour les séminaristes. Les relations devaient aussi être rétablies avec les divers corps civiques, dans la ville et dans les municipalités environnantes.

« Toutes ces choses arrivent en même temps et elles nous écrasent, » mais c’est l’esprit d’oblation qui rendit possible de s’y attaquer et de transformer en mission chacune de ces tâches nécessaires, peu importe qu’elles puissent être des mondanités. L’oblation rendit possible de garder en esprit que le fait de travailler pour établir et fortifier les structures aptes à promouvoir l’évangélisation était, en fait, une forme de mission.

 

« Certaines gens peuvent atteindre leurs idéaux les plus élevés sans jamais s’élever plus haut qu’un sous-sol. »    Theodore Roosevelt

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1 réponse à L’OBLATION PAR AMOUR DE L’ÉGLISE

  1. Denyse Mostert dit :

    Être Vicaire général de Mgr Fortuné de Mazenod équivaut pour Eugène et Henri Tempier à endosser le rôle d’administrateurs. On peut qualifier de colossale la tâche de rétablir un diocèse privé d’évêque depuis une vingtaine d’années.

    En décembre 1823, Eugène de Mazenod en trace un aperçu au P. Marius Suzanne. « Nous travaillons ordinairement jusqu’à minuit avec le p. Tempier; il nous est arrivé de continuer séparément jusqu’à deux heures du matin. Le budget du Préfet, les affaires de l’évêché et du séminaire, les conseils de ville qu’il faut suivre, etc., tous ces objets à la fois nous écrasent. » Et que de choses encore dans cet etc !

    On pourrait se demander si le Fondateur avait idée de ce qui l’attendait lors de sa promesse à Fortuné de Mazenod. Pour moi, aucune hésitation. Qui mieux que ce prêtre de 41 ans entièrement consacré à l’Église en détresse pouvait connaître l’ampleur du travail à faire à Marseille?

    La question la plus pertinente ne serait-elle pas plutôt de se demander où il a trouvé la force de déléguer à d’autres le soin des communautés pour s’en aller lui-même vivre loin de ses fils ? La foi en Dieu demeure la seule réponse. Celle qui l’a poussé un jour à l’oblation. Celle à travers laquelle il a su discerner l’appel à relever un diocèse en même temps que la possibilité d’assurer aux Missionnaires de Provence une stabilité qui leur permettra de se donner davantage encore pour « faire connaître et aimer Jésus Christ ».

    Le « tout pour Dieu » va totalement changer la vie du Fondateur. Après la difficile décision, les réactions à certains moments mitigées des Missionnaires de Provence, c’est maintenant l’écrasante tâche de Vicaire général qui l’attend. Avec le P. Tempier, il va désormais se débattre dans un domaine aride de rencontres, de finances, de transactions…

    Changement radical de vie que seul vient expliquer un amour inconditionnel mis au service de l’Église.

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