Tout comme Eugène réfléchit sur la nécessité de se concentrer sur l’espérance dans les temps difficiles, il se souvient comment il a constamment incité les Oblats à vivre dans cet esprit de confiance sans borne en l’amour de Dieu. Il s’adresse à l’espérance en écrivant :
toi que j’ai si souvent prêchée à mes frères pour les encourager à servir Dieu,
pour les déterminer à l’aimer plus encore que le craindre
Notes de retraite, Mai 1824, EO XV n. 156
« Que le Dieu de l’espérance vous comble de joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint. » Romains 15:13
(Notes de retraite mai 1824)
Eugène paie cher son engagement aux côtés de Mgr Fortuné de Mazenod à la reconstruction du diocèse de Marseille. Elles sont en effet innombrables et difficiles les tâches auxquelles il doit maintenant faire face et sa vie spirituelle s’en ressent.
Pourtant, chez cet homme aux prises avec une si grande fatigue, aucun regret amer d’un passé qui lui semble aujourd’hui bien lointain, mais plutôt la reconnaissance de cette « douce espérance qui a toujours fait [son] bonheur… »
Eugène se souvient… N’est-ce pas lui qui recommandait à ses frères de « rejeter toute crainte de Dieu et de le servir avec un plus grand amour » ? Bien sûr, le moment semble venu de s’appliquer à lui-même cette recommandation. Qui d’ailleurs ne va pas automatiquement effacer tout obstacle… Mais simplement rappeler combien la confiance permet de franchir bien des mauvais pas.
Eugène se souvient. Le premier pas est fait.