Écrivant à Henri Tempier, de Rome :
Le cardinal Secrétaire d’État m’ayant fait dire qu’il me recevrait à neuf heures, je me suis trouvé au coup de cette heure dans son salon, où il n’a pas tardé de me recevoir avec sa politesse accoutumée. Il ne se souvenait seulement pas de m’avoir vu, il n’en a pas été moins aimable pour moi… Avant de quitter le Vatican, je suis monté dans les appartements du Pape pour m’informer si Mgr Barberini avait demandé l’audience pour moi; il n’avait oublié que cela….
Du reste, je recommande celle-ci à Dieu de mon mieux.
J’ai donc résolu de dire la sainte messe tous les jours de l’octave de la sainte Vierge pour obtenir la grâce que nous demandons. Je ne néglige pas non plus les moyens humains qu’il faut employer. Si, après cela, je ne réussis pas, je n’aurai rien à me reprocher.
Lettre à Henri Tempier, 11 décembre 1825, EO VI n.211
« Prie comme si tout dépendait de Dieu. Travaille comme si tout dépendait de toi. » Saint Augustin
Rome 11 décembre 1825, lettre à Henri Tempier
On peut dire que les choses vont de mal en pis pour Eugène de Mazenod. Hier, la visite au cardinal Secrétaire d’État se solde par une grande déconvenue. « Il ne se souvenait seulement pas de m’avoir vu ». Oubliées les visites fréquentes, les repas pris ensemble, oublié le dévouement du jeune séminariste de Mazenod lors de l’emprisonnement du Pape par Napoléon !
Et la journée n’était pas finie ! « … Avant de quitter le Vatican, raconte Eugène, je suis monté dans les appartements du Pape pour m’informer si Mgr Barberini avait demandé l’audience pour moi; il n’avait oublié que cela… »
De quoi troubler un Fondateur pour qui la rencontre avec le Pape est d’une importance capitale ! Bien sûr, rien n’est perdu. La mémoire du cardinal Secrétaire d’État rafraîchie et Mgr Barberini s’empressant de réparer son oubli, les choses vont pouvoir suivre leur cours. Mais que de temps perdu ! Et que d’inconfort pour le prêtre si actif devant un milieu ecclésial où l’on semble prendre les choses à la légère!
Bien évidemment, pas question pour Eugène de se laisser porter par ces déceptions.
Foi et bon sens font partie des résolutions qu’il confie au P. Tempier.. « J’ai donc résolu de dire la sainte messe tous les jours de l’octave de la sainte Vierge pour obtenir la grâce que nous demandons. Je ne néglige pas non plus les moyens humains qu’il faut employer. Si, après cela, je ne réussis pas, je n’aurai rien à me reprocher. »
Prière et collaboration ! Une ligne de conduite très saine pour travailler sereinement et empêcher les remords de nous ronger devant des déconfitures toujours possibles.
Demande à DIEU comme si tout appartient à toi et rien ne dépend de LUI.
Jette toi dans l’action comme si tout ne dépend plus que de LUI et plus rien n’appartient à toi.