ON FAIT BON ACCUEIL AU MOMENT OÙ NOTRE SEIGNEUR REVIENT DANS LA MAISON OÙ IL A VÉCU SUR TERRE

Écrivant de Loreto à Tempier en France:

Sans m’être encore fort rapproché de vous, je suis pourtant à 172 milles de Rome, d’où je suis parti le jour de l’Ascension, à une heure après midi, dans le cabriolet de la diligence. Le voyage a été fort heureux et prompt, car je suis arrivé hier à onze heures du matin.

Loreto est  renommé pour avoir ce que la tradition identifie comme la maison de Jésus, Marie et Joseph, transportée depuis Nazareth. Pour Eugène, ce fut une occasion unique pour méditer sur l’Incarnation. En célébrant la messe dans cette maison, il fut vivement conscient de la présence de Jésus, cette fois dans l’Eucharistie  et au même endroit où Jésus fut physiquement présent durant sa vie.

Ce matin j’ai eu le bonheur d’offrir le saint sacrifice dans la précieuse maison où le Fils de Dieu s’est incarné; ce n’est pas un palais, mais en revanche elle inspire les sentiments que l’on n’éprouve pas dans les palais des grands de la terre. Quand on célèbre dans ce saint lieu, on voit arriver volontiers le moment auquel Notre Seigneur reparaît dans la maison qu’il habita lors de son passage sur cette terre.

Lettre à Henri Tempier, le 7 Mai 1826, EO VII n 239

 

“Ce qu’une personne saisit par la contemplation,  ruisselle en contemplation.”   Maître Eckhart

Ce contenu a été publié dans LETTRES, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à ON FAIT BON ACCUEIL AU MOMENT OÙ NOTRE SEIGNEUR REVIENT DANS LA MAISON OÙ IL A VÉCU SUR TERRE

  1. Denyse Mostert dit :

    Loreto, France – Lettre à Henri Tempier, le 7 Mai 1826

    Voici Eugène de Mazenod bien en route. Il profite de l’escale à Loreto pour faire participer les siens aux péripéties du voyage de retour. Il considère comme « heureux et prompts » le parcours des 172 milles accompli depuis Rome. Question de perspective bien sûr !

    Eugène voit d’ailleurs les choses du bon côté. Plutôt que de geindre sur la distance qui le sépare encore des siens, il préfère s’attarder aux joies du voyage. Ainsi, la tradition veut qu’on ait transporté à Loreto la maison de Jésus, Marie et Joseph. Quel contraste avec Rome la Magnifique dans laquelle le Fondateur vient de vivre plusieurs mois ! La petite maison, qui dit si bien la vie cachée à Nazareth, ne peut le laisser indifférent. On devine la ferveur exceptionnelle de l’eucharistie qu’il célèbre en ces lieux. L’évocation du « moment auquel Notre Seigneur reparaît dans la maison qu’il habita lors de son passage sur cette terre » ne lui dit-elle pas que, mission accomplie, c’est à son tour de rentrer chez lui ?

    Je retrouve ici les conseils d’un saint Ignace de Loyola. S’arrêter, prendre le temps de se pénétrer des détails d’une scène évangélique et laisser le tout vivre en soi. C’est du moins le souvenir que je garde de mes « Exercices dans la vie courante ».Une attitude qui introduit à la profondeur et à la richesse des choses simples que la précipitation empêche de saisir…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *