Dès 1812, j’avais introduit au séminaire… cette association pleine de zèle que j’avais connue au Séminaire à Paris.
Journal du 20 août 1838, E.O. XIX
La recherche de Pielorz concernant les activités d’Eugène dans l’association au séminaire, se termine par ces mots:
Ces détails, peut-être plus que tous les autres, nous révèlent l’esprit ardent du séminariste zélé. Si, parmi les 90 séminaristes, il fut estimé digne d’être choisi comme membre d’un groupe d’élite et d’en devenir bientôt son secrétaire, s’il a réussi à donner une nouvelle vie à cette organisation mal en point, cela venait du fait que ses pratiques de mortification, son détachement, son oubli de soi, et particulièrement son amour du Christ, le Sauveur, ont eu leur effet. De l’ancien COMTE [éd. Un titre qu’Eugène, adolescent, avait inventé pour lui-même quand il se mêlait avec les nobles de Palerme.], il devint un séminariste modèle et un directeur zélé. (PIELORZ, La vie Spirituelle, p. 308-309)
L’Association fut une réponse concrète au besoin de l’Église, et elle donna à Eugène une formation dans la dynamique et la méthode qui formaient avec succès un corps d’élite pour être un instrument de changement pour un groupe plus important. Ce qu’il apprit ici fut fondamentalement essentiel pour sa vie puisqu’il y puisa la base de la méthode qu’il emploiera à Aix pour son travail au Séminaire, parmi les jeunes, et dans la fondation des Oblats.
S’il ne s’agissait que d’aller prêcher tant bien que mal la parole de Dieu, mêlée à beaucoup d’alliage de l’homme, parcourir les campagnes dans le dessein, si vous voulez, de gagner des âmes à Dieu, sans se mettre beaucoup en peine d’être soi-même des hommes intérieurs, des hommes vraiment apostoliques, je crois qu’il ne serait pas difficile de vous remplacer; mais pouvez-vous croire que je veuille de cette marchandise?
Il faut que nous soyons franchement saints nous-mêmes. Ce mot comprend tout ce que nous pourrions dire.
Lettre à Henri Tempier, le 13 décembre 1815 E.O. VI n 7
“En créant des relations, nous créons une source d’amour et une fierté personnelle et une appartenance qui rendent la vie dans un monde chaotique plus facile.” Susan Lieberman
1812 – Séminaire Saint-Sulpice
« Dès 1812, raconte Eugène, j’avais introduit au séminaire (d’Aix) … cette association pleine de zèle que j’avais connue au Séminaire à Paris. » Comment aurait-il pu en être autrement d’un mouvement dont le but était de préparer les futurs prêtres à devenir les « pasteurs selon le cœur de Dieu » dont l’Église souffrante avait le plus grand besoin ? Eugène avait d’ailleurs pu constater sa propre transformation alors que l’ancien aristocrate avait fait place au séminariste modèle et au directeur zélé.
Travail moins facile qu’il n’y paraît puisqu’il mobilise tout ce que les membres possèdent de foi et d’authenticité. Et, comme il en est du levain dans la pâte, signe de maturation parfois lent long à se manifester. Qu’importe… si finalement Dieu est premier servi et les missionnaires entièrement donnés à leur ministère ?
Trois ans plus tard, Eugène écrira à Henri Tempier. « S’il ne s’agissait que d’aller prêcher tant bien que mal la parole de Dieu, mêlée à beaucoup d’alliage de l’homme, parcourir les campagnes dans le dessein, si vous voulez, de gagner des âmes à Dieu, sans se mettre beaucoup en peine d’être soi-même des hommes intérieurs, des hommes vraiment apostoliques, je crois qu’il ne serait pas difficile de vous remplacer; mais pouvez-vous croire que je veuille de cette marchandise? » La lumière ne faiblira jamais pour le Fondateur. « Il faut, continue-t-il, que nous soyons franchement saints nous-mêmes. Ce mot comprend tout ce que nous pourrions dire. »
Au royaume de la sainteté, Dieu et ses enfants vont de pair. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-mème… » a dit un jour Jésus.