Le 24 avril 2013 j’ai écrit :
Le souci d’Eugène pour ses Oblats était entier – il incluait tous les aspects de leurs vies. Il les voulait tout entiers pour Dieu, de grands saints, des membres dévoués à leur communauté et des missionnaires zélés prêts à donner leur vie pour leur idéal. De façon à arriver à cela, toutefois, ils avaient besoin d’avoir un œil sur leur santé. Ils étaient jeunes et énergiques et dans leur générosité et leur zèle missionnaire ils avaient tendance à se porter au-delà de leurs capacités humaines. Eugène eut à appliquer les freins:
Eh bien! pourquoi te conduis-tu de manière à abréger tes jours? Comment après un travail forcé, après celui que tu as fait à la mission de Tallard, après les fatigues et les souffrances de cette mission du Lauzet, où vous aviez à lutter contre l’enfer et contre tous les éléments tout ensemble, l’intempérie d’une saison si rigoureuse qu’à peine les gens du pays pouvaient la supporter, tu reviens à Tallard, et pour te reposer tu y prêches encore deux fois par jour et tu oublies le soin de ta conservation jusques à confesser trente heures de suite!
Et tu voudrais, mon enfant, que je ne fusse pas désolé d’une pareille conduite? Tu as beau me dire que tu n’es pas fatigué du tout, que tu manges et que tu dors bien, tout cela ne me suffit pas pour me tranquilliser, de tels excès ruinent ton existence. Je ne veux pas que tu t’exposes aux suites qui auraient pu en arriver. Voilà qui est entendu pour toujours.
Lettre à Marius Suzanne, 23 avril 1823, EO VI n. 102
Eugène insistait constamment auprès de ces Oblats avec ce message. Aujourd’hui, je suis conscient que je dois l’appliquer à moi-même. Ces cinq derniers mois ont été exceptionnellement exigeants, à la fois avec des engagements lourds et avec des bouleversements. Le temps est venu de mettre en pratique ce que Eugène prônait.
Je serai en vacances pour quelques semaines – du camping dans une tente dans les zones de campagne où il n’y a aucune possibilité d’accès à l’Internet. Donc, Eugène va se taire pour quelques jours. Mais il nous a parlé à travers ce site pour exactement cinq ans, donc il y a beaucoup de matériel pour vous distraire.
« Dieu ne veut que notre meilleur travail, et non les miettes de notre épuisement. Je crois que Dieu doit préférer la qualité à la quantité. » George MacDonald
Lettre à Marius Suzanne, 23 avril 1823
Il est bien vrai que le P. Suzanne exagère ! Remarques du Fondateur : « Après un travail forcé, après celui que tu as fait à la mission de Tallard, après les fatigues et les souffrances de cette mission du Lauzet, où vous aviez à lutter contre l’enfer et contre tous les éléments tout ensemble, l’intempérie d’une saison si rigoureuse qu’à peine les gens du pays pouvaient la supporter, tu reviens à Tallard, et pour te reposer tu y prêches encore deux fois par jour et tu oublies le soin de ta conservation jusques à confesser trente heures de suite! » « On peut en conclure avec Eugène de Mazenod que le P. Suzanne se conduit « de manière à abréger ses jours ».
Des paroles que nous avons tous, comme Frank Santucci le fait, à prendre pour nous. Pas si évident qu’il n’y paraît lorsqu’on se donne corps et âme à une mission ! Dans l’exaltation heureuse du travail, on étouffe souvent les réclamations d’une ‘’monture’’ qu’il faut ménager si on veut ‘’voyager loin’’. Une seule solution : un changement momentané de nos habitudes, la joie de profiter avec nos amis des plaisirs de la belle saison. Une chose assurée : un retour avec le coeur et l’esprit bien reposés et prêts pour de nouvelles aventures à partager ensemble.
Bonnes vacances à Frank et à toute la famille d’Eugène.