QUAND J’EXERCE MON MINISTÈRE, JE PEUX EXPÉRIMENTER LA JOIE DE DIEU

Eugène s’assurait constamment d’être en plein accord avec le cœur du ministère des Oblats pour assurer qu’il correspondait à l’inspiration initiale qu’il avait reçue de Dieu.

Nos missionnaires doivent être principalement, mais non exclusivement, employés aux missions, ainsi ils pourraient quelquefois travailler par manière de retraites dans les paroisses dont les curés seraient absents.

Lettre à l’Évêque Arbaud de Gap, le 10 mars 1828, EO XIII n 64

À ce moment, Eugène voyait clairement que le ministère paroissial comme pasteur n’était pas la vocation des Oblats. Nous sommes les évangélisateurs des plus abandonnés comme prédicateurs de missions. Toute aide dans une paroisse était temporaire et avait comme but de mettre au point un temps de renouveau ou une retraite avec le communauté paroissiale. Le ministère paroissial ne devait venir que plusieurs années plus tard dans le contexte des missions étrangères.

Aujourd’hui, dans notre emploi du temps, de nos talents, de nos ressources pour aider les autres, sommes-nous axés sur le pourquoi nous le faisons et quelle est la motivation qui nous guide? C’est la question qu’un Oblat, le Père Ron Rolheiser, nous pose en réfléchissant sur la motivation derrière son ministère d’enseignement:

“Mon enseignement est-il réellement au service de la croissance du règne de Dieu ou de la valorisation de mon égo? Je ne suis pas seul avec cette question.  Ce sont des questions valides pour quiconque tire son énergie de son travail, spécialement si, à cause de ce travail, il ou elle reçoit une bonne dose de flatterie. Nos motivations ne sont jamais complètement pures. En effet, si nous sommes vraiment honnêtes avec nous-mêmes, nous devons admettre qu’il y a toujours un certain degré de valorisation dans notre service aux autres.  Mais, mêlé à nos tergiversations comme le seront toujours nos motivations, quelque chose d’autre, quelque chose de beaucoup plus positif, doit entrer en ligne de compte, à savoir le fait que Dieu nous a donné nos talents variés et que Dieu se réjouit de nous voir les utiliser.”   Ron Rolheiser

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Une réponse à QUAND J’EXERCE MON MINISTÈRE, JE PEUX EXPÉRIMENTER LA JOIE DE DIEU

  1. Denyse Mostert dit :

    10 mars 1828 – Lettre à l’Évêque de Gap

    Le respect des Oblats pour la hiérarchie n’en fait pas toutefois « les hommes à tout faire des évêques ». S’ils sont prêts à répondre à ce que les autorités attendent d’eux, leur option préférentielle ira toujours aux plus abandonnés. À Mgr Arbaud, évêque de Gab, Eugène spécifie : « Nos missionnaires doivent être principalement, mais non exclusivement, employés aux missions, ainsi ils pourraient quelquefois travailler par manière de retraites dans les paroisses dont les curés seraient absents. »

    En termes clairs, les Oblats peuvent choisir d’exercer le ministère qui répond le mieux à leur charisme. Heureuse liberté qui cependant exige une sérieuse réflexion avant de s’arrêter à un choix.

    Nul d’ailleurs ne peut s’exempter de considérer un questionnement dérangeant autant qu’indispensable. Je me suis souvent demandé quelle était la raison de ce j’aime appeler ma mission. Service de l’évangile ou satisfaction de mon ego ? Il faudrait une dose de sainteté que je suis loin de posséder pour répondre en vérité que seul compte l’Évangile. Oui, je tâche d’en être la messagère la plus fidèle possible mais, oui aussi, le bonheur de me savoir lue ou écoutée entre pour une bonne part dans la joie de cet effort quotidien.

    J’aurais fait piètre figure à l’époque où l’on disait à Dieu : « Je ne suis que cendre et poussière ». Le fait reste que toute vie humaine est fragile et serait complètement insensée s’il ne s’y mêlait l’étincelle qui nous fait pressentir que nous sommes faits pour être heureux, que le message évangélique en est la recette infaillible pour notre vie de chaque jour aussi bien que pour un futur encore inconnu mais porté par l’espérance.

    ‘La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a’, dit un proverbe sorti du plus profond de ma mémoire. N’est-il pas également vrai qu’un messager ne peut communiquer une joie qu’il ne vit pas lui-même ? Pouvons-nous parler de pardon, d’espérance si nous n’avons pas expérimenté ces réalités ? Les ‘autres’ sont-ils seuls bénéficiaires de la joie que nous tentons d’annoncer ? N’avons-nous pas tous ensemble à rendre grâce pour les différents talents déposés en chacun de nous ? À nous émerveiller du fait que nous sommes tous destinés à devenir les artisans d’un monde meilleur… aujourd’hui et maintenant ?

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