Journal 1791-1821, Nice et Turin, Écrits oblats 1, vol. 16, p. 27. La brièveté de cette note ne reflète pas l’importance pour lui de l’événement ou de l’Eucharistie comme l’un des fondements de sa spiritualité. Mgr Ricard, qui avait été séminariste diocésain à Marseille, se rappelle : « Un jour de Jeudi saint ‑ qu’on nous permette ce souvenir personnel ‑ c’était à la cathédrale de Marseille. L’Évêque y officiait avec cette majesté douce et recueillie qui le rendait célèbre entre tous les prélats ses contemporains. Tout à coup, nous le vîmes fondre en larmes, que tous ses efforts ne parvenaient pas à dissimuler. Les séminaristes qui entouraient le trône épiscopal, gagnés par l’émotion du Pontife, le considéraient avec attendrissement. Il s’en aperçut et, s’adressant à l’un d’eux, l’auteur de ces lignes, dont la myopie rendait l’attention plus fixe : ‑
(Mgr Antoine Ricard : « Monseigneur de Mazenod, évêque de Marseille, fondateur de la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée », chapitre II, L’exil, p. 12. ) Quarante-sept ans après sa première communion, il louait ainsi le Maître :
Journal, le 17 mars 1839, Écrits oblats I, vol. 20, p. 75 Nous aurons plus loin l’occasion d’étudier en profondeur cet aspect de sa spiritualité. Aujourd’hui, ce texte est comme une invitation à nous rappeler notre propre première communion comme de l’une des étapes de la formation de notre propre spiritualité. « Un cœur reconnaissant est un début de grandeur. C’est une expression d’humilité. C’est la base de la croissance de vertus telles que la prière, la foi, le courage, la satisfaction, le bonheur, l’amour et le bien-être. » (James E. Faust).
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Pour employer un langage moderne, on pourrait dire que l’Eucharistie était inscrite dans les gênes du petit Eugène de Mazenod. Rappelons-nous ce qu’il écrivait de son enfance. « Naturellement vif et pétulant, il suffisait de me conduire à la face des autels pour obtenir de moi la douceur et la plus parfaite tranquillité… »
En 1792, il avait noté dans son Journal d’émigration, en parlant de lui-même à la troisième personne : « Il paraît que ses maîtres et notamment le P. Scati furent aussi contents de sa sagesse, car on lui fit faire sa première communion avant l’âge de dix ans accomplis. Il eut ce bonheur le Jeudi saint de l’année 1792.»
Et puis, il y eut cet événement bouleversant pour ceux qui en furent témoin. Ce n’est pas chose courante de voir un Évêque « officiant avec solennité » fondre soudain en larmes ! Questionnement bien naturel chez les témoins de la scène. Et réponse désarmante qui dévoile magnifiquement la dévotion du Fondateur envers l’Eucharistie. « Mon enfant, fit-il avec cette simplicité qui lui gagnait les cœurs, ne t’étonne pas ainsi : c’est aujourd’hui l’anniversaire de ma première communion! »
Quel paradoxe ! Quelques larmes et des mots tout simples ont suffi à décrire une réalité spirituelle qui ne se laisse appréhender que dans la foi !
On ne peut tout de même taxer le Fondateur d’ hypersensibilité débridée ! Bien sûr, on connaît son tempérament méridional. Mais on doit aussi porter à son crédit les batailles bien concrètes qu’il a remportées « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », autrement la survie des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée.
Eugène, nature équilibrée s’il en fut. Avec des mouvements d’humeur dérangeants et la transparence d’une foi qu’il ne peut dissimuler à ses proches ! Eugène qui a su comprendre la source inépuisable de l’union eucharistique.
De ma première communion, je garde surtout le souvenir des jours qui l’ont précédée : une attente de tous les instants, un sentiment de merveille imminente dont je me sentais absolument indigne et puis, le moment venu, une joie que j’aurais voulu crier sur tous les toits… M’est demeurée la sécurité d’une présence et la possibilité que chacune de mes journées devienne action de grâce pour ce don absolument gratuit.