Je n’avais que douze ans quand Dieu fit naître dans mon cœur les premiers et très efficaces désirs de me vouer aux missions, pour travailler à la conversion des âmes. .
Lettre à Ambroise Tamburini, EO XI n 1292.
Monseigneur Jeancard écrit: “ Lorsque étant encore à Yenise, peu de temps après sa première communion, il lisait avec avidité les lettres édifiantes sur les missions de la Chine et du Japon, il avait un grand désir de se consacrer un jour à la conversion des infidèles. Son caractère vif et ardent s’enflammait de plus en plus à la perspective des conquêtes à faire à Jésus-Christ.” (Mélanges p.68)
Ces lettres étaient écrites par des missionnaires qui étaient des Jésuites que Bartolo Zoinelli rêvait de rejoindre. Les Jésuites avaient été dissous en Europe en ce temps-là, et Bartolo ainsi que son frère attendaient que la Société soit rétablie afin de se joindre à elle. Inspirés par Ignace de Loyola, ils auraient communiqué son esprit de “trouver Dieu en toutes choses” au jeune Eugène sensible et impressionnable. Tout au long de sa vie, Eugène devint un admirateur d’Ignace et de ses méthodes. C’est un héritage qu’il communiquera à sa famille Oblate.
“Dieu n’est pas loin de nous. Dieu est au bout de ma plume, de mon cure-dent, de mon pinceau, de mon aiguille – et de mon cœur et de mes pensées.” Teilhard de Chardin S.J.
Don Zinelli, est cet ancien Jésuite dont la Compagnie fut dissoute sous la Révolution. «C’est ce prêtre don Bartolo, écrit Mgr de Mazenod dans ses Mémoires, mort ensuite en odeur de sainteté, qui m’a instruit dans la religion et inspiré les sentiments de piété qui ont préservé ma jeunesse des écarts sur lesquels tant d’autres ont eu à gémir, faute d’avoir rencontré les mêmes secours» (Écrits oblats I, t. 16, p. 38).
Avec lui, Eugène pourra entre autres faire « des lectures édifiantes sur les missions de la Chine et du Japon ». Le grain est semé. En 1855, Eugène écrira : « Je n’avais que douze ans quand Dieu fit naître dans mon cœur les premiers et très efficaces désirs de me vouer aux missions pour travailler à la conversion des âmes». Vocation qui semble disparaître dans les aléas de l’exil et le difficile retour en France. Cependant, on sait qu’il ne s’agit là que d’une éclipse temporaire et que Dieu attend son heure pour réveiller l’appel au cœur du jeune homme.
Eugène de Mazenod n’oubliera jamais tant de détails en apparence opposés les uns aux autres qui l’ont conduit à la prêtrise. Et il se souviendra de don Bartolo, disciple de saint Ignace, qui lui a appris à trouver« Dieu en toutes choses », fut-ce dans celles-là même qui peuvent paraître insignifiantes à nos yeux. En réponse, on verra le Fondateur vivre le « tout pour Dieu » de ses vœux religieux.
Puissions-nous ne mépriser aucune des événements qui se présentent dans nos journées et vivre résolument tous les moments dont le Seigneur seul connaît le potentiel caché.