En concluant le récit de la bénédiction et de l’ouverture de la chapelle pour les jeunes, Eugène raconte comment il a prêché, et comme il était heureux de voir que ses mots portaient du fruit. Comme prédicateur, Eugène se comprenait comme étant un instrument au travers duquel Dieu parlait aux autres – et sa joie d’en voir les résultats est évidente.
Avant de donner la bénédiction, M. le Directeur a fait un petit colloque au nom de la Congrégation qui a produit l’effet ordinaire de ce pieux exercice, une augmentation sensible de ferveur dans tous les cœurs.
Il semble dans ces moments, qui paraissent toujours si courts, que Notre Seigneur Jésus-Christ répond sur-le-champ par l’abondance des grâces et des consolations qu’il répand dans les âmes de ceux qui lui parlent par la bouche de son ministre, aux demandes qu’ils lui font par son organe.
On sort toujours de cet exercice, et en général de toutes les solennités qui ont lieu en Congrégation, en sentant la vérité de cette parole de l’Écriture: Puisqu’un jour dans tes parvis en vaut plus de mille (Ps. 84, 10).
Journal de la Congrégation de la Jeunesse, le 21 novembre 1815, E.O. XVI
On sent le grand bonheur d’Eugène de Mazenod de voir la chapelle enfin rendue à ses fins premières. Comme il est très facile de deviner avec quelle fougue le « petit colloque au nom de la Congrégation» été prononcé.
Ni fausse humilité, ni contentement de soi chez Eugène. Simplement la conviction d’être un simple instrument. « Il semble dans ces moments, qui paraissent toujours si courts, que Notre Seigneur Jésus-Christ répond sur-le-champ par l’abondance des grâces et des consolations qu’il répand dans les âmes de ceux qui lui parlent par la bouche de son ministre.»
(Journal de la Congrégation de la Jeunesse, le 21 novembre 1815, E.O. XV)
« Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Cette profession de Paul aux Galates ne convient-elle pas aussi parfaitement au Fondateur ?
Et pour nous la leçon est claire. Elle est la même qu’Eugène a servie au P. Henri Tempier alors qu’il le pressait de se joindre aux missionnaires. « Humiliez-vous tant qu’il vous plaira, mais sachez néanmoins que vous êtes nécessaire pour l’œuvre des missions… »
(Lettre à Henri Tempier, le 13 décembre 1815, E.O. VI n 7).
De quoi continuer d’un pied ferme à avancer avec la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée.