NE SERAIT-CE PAS À MES ENFANTS À ME PROUVER QUE JE DOIS AGIR AVEC PLUS DE LIBERTÉ ET SANS PEINE AVEC EUX
En s’occupant de ce difficile cas du Père Carles, Eugène s’explique sur la manière par laquelle il négociait avec ses Oblats.
Vous sentez bien que je suis très attaché à cet enfant. Je lui avais certainement donné une grande preuve de ma confiance en l’envoyant dans un grand séminaire comme celui d’Ajaccio. Il n’a pas compris l’attitude qu’il fallait prendre dans une position si délicate. Est-ce laisser-aller, est-ce défaut de jugement, est-ce manque de vertu? Je n’en sais rien. Tout ce que je désire, c’est qu’il donne des preuves du contraire dans la communauté dont il fait partie et où règne un si bon esprit, si peu de prétentions, tant de simplicité, d’obéissance, de dévouement.
J’ai craint de lui dire toutes ces choses par écrit, parce que je le sais très vif et susceptible. Si j’avais été à portée de lui parler je n’aurais pas hésité à lui en parler avec franchise, mais vous sentez que dans la communication verbale il m’aurait été facile de contenir tous les mouvements, supposé que la vérité dût le choquer, tandis que par écrit on peut difficilement modifier l’expression et expliquer suffisamment sa pensée de façon à bien faire comprendre qu’on ne parle que pour le bien de l’individu et sa plus grande utilité des services qu’on attend de lui.
Je sais qu’un supérieur et surtout un père comme moi ne devrait pas en être réduit à ces ménagements et à tant de précautions, mais ne serait-ce pas à mes enfants à me prouver que je dois agir avec plus de liberté et sans peine avec eux?
Lettre au Père Étienne Semeria, le 15 Décembre 1843, EO X n 826
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