Tout ce qui était fait dans la mission avait pour but d’amener les villageois à vivre en relation avec le Christ Sauveur. La prédication, la confession, les visites à domicile, et toutes les autres activités visaient à conduire les gens vers cette rencontre, et d’une manière plus particulière à travers les sacrements de la confession et de la communion. La règle était sans équivoque sur le caractère central de la confession :
Pour la confession, on se pénétrera de cette vérité que c’est dans le sacré tribunal que l’on perfectionne ce qui n’a été qu’ébauché par les discours. Si la grâce a touché une âme par la force de la parole de Dieu, ce n’est ordinairement que dans le tribunal de la pénitence qu’elle la façonne et la justifie.
On ne prêche que pour amener les pécheurs jusqu’au bord de la piscine…
Nul doute donc que, dans l’alternative, il ne faille préférer le ministère de la confession à celui même de la parole, puisqu’on peut suppléer dans le tribunal de la pénitence, au défaut d’instruction, et que le ministère de la parole ne peut suppléer au sacrement de pénitence, institué par Jésus-Christ pour réconcilier l’homme avec Dieu
Règle de 1818, Chapitre troisième, §2.
« On ne prêche que pour amener les pécheurs jusqu’au bord de la piscine… », écrit Eugène dans son langage imagé. Le but ultime de la prédication est d’amener les fidèles au confessionnal. C’est clair et net. Aucune équivoque.
Qui ne se souvient de sermons passés maîtres dans l’art de dépeindre le terrible sort du malheureux décédé en état de péché mortel ? Eugène de Mazenod et ses missionnaires n’ont pas eux non plus échappé à un tel langage
« Mais, mes frères, nous ne sommes menaçants qu’en chaire » dira Eugène lors d’une « instruction familière sur la confession, prêchée en provençal, le quatrième dimanche de carême, [28 mars] de l’année 1813 ». Et c’est la Miséricorde divine qui accueille le fils prodigue lorsqu’il se présente au confessionnal.
Eugène de Mazenod, a su faire de ce ‘’tribunal des comptes’’ le lieu où « l’on perfectionne ce qui n’a été qu’ébauché par les discours… Si la grâce a touché une âme par la force de la parole de Dieu, ce n’est ordinairement que dans le tribunal de la pénitence qu’elle la façonne et la justifie. » Les confessions entendues lors des missions sont bien plus qu’une simple formalité. Elles laissent deviner l’écoute et le soin attentif apporté par le prêtre, de faire davantage encore « connaître et aimer Jésus Christ ».
Ce sacrement de la Réconciliation toujours offert, nous apparaît-il comme une formule dépassée ou savons-nous y voir la Miséricorde divine qui nous attend ?